Matière en mouvement

Dans cette série, j’ai voulu habiter l’espace autrement. Mon corps devient le prolongement d’une lumière, d’un souffle, d’une émotion. Je ne cherche pas à reproduire une chorégraphie figée, mais à laisser émerger une danse qui se construit dans l’instant, au contact de la projection, du silence du studio, du regard du photographe.

La lumière m’enveloppe, me traverse, m’interrompt parfois. Elle dessine sur ma peau des trajectoires que je n’avais pas anticipées, m’invite à composer avec l’inattendu. Je me laisse façonner par ce dialogue entre mouvement et lumière, entre surface et profondeur.

Chaque posture que je prends n’est pas pensée comme un aboutissement, mais comme un passage. Je cherche la tension juste, le déséquilibre fécond, l’ouverture intérieure. Je veux que mon corps raconte sans mots, qu’il propose une émotion brute, une trace, un vertige.

Ce travail est né d’un échange sensible avec le photographe, d’une confiance partagée. Il m’a permis de danser autrement : non plus pour une scène, mais pour une image fixe, paradoxalement pleine de mouvement. C’est une autre façon d’exister en tant qu’interprète, de livrer quelque chose de moi, dans la retenue comme dans l’éclat.